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PAROLES DE DÉFENSE

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Opération Barkhane : l’engagement sahélo-saharien

Dernière mise à jour : 22 févr. 2020


“Les militaires connaissent suffisamment les affres de la guerre pour être, avant tout, des artisans de paix. (...). Car la paix ne va pas de soi. Il faut la conquérir et, une fois conquise, la préserver”

Le Général Pierre de Villiers dégage ici la volonté des armées et le sens de l’engagement des hommes et femmes qui en sont les piliers. Cet engagement est particulièrement palpable en opérations extérieures (OPEX), dans lesquelles la nation déploie ses troupes. Or depuis 1995, la nation s’est engagée sur 106 théâtres extérieurs(1), sous l’égide du Président de la République comme le prévoit la Constitution dans ses articles 15 et 5 alinéa 2. Que l’engagement s’opère dans un cadre national, de coalition internationale, par le biais de l’ONU ou de l’Union Européenne, la France demeure une puissance militaire incontestable.

Cet engagement fait particulièrement sens quant à la complexité et à la pluralité des demandes faites à notre pays. Ainsi nos armées participent à la formation et au soutien d’armées régulières. Mais également à la stabilisation politique de pays subissant parfois de plein fouet de profonds déchirements ou encore à la lutte active contre le terrorisme, notamment en Afrique et au Levant. Ces opérations se nomment Serval, Chammal, Trident, Epervier ou encore Barkhane. Elles sont le point névralgique de l’action de nos troupes, l’expression de l’abnégation de nos soldats et de la solidité de leur formation. Si nombre des noms précédemment cités sont connus du public et soulèvent régulièrement l’intérêt de la presse, ils gagnent à être étudiés dans leur globalité.

Aujourd’hui, l’opération Barkhane, située sur la bande sahélo-saharienne, est le point culminant des OPEX françaises. Forte de 4500 hommes déployés en 2017(2) l’opération a vu le jour le 1er août 2014 et constitue l’engagement le plus important tant au niveau humain que matériel. Prenant la suite des opérations Serval et Epervier et tirant son nom de dunes de sable de la forme d’un croissant allongé dans le sens du vent - caractéristique de la zone géographique - elle se démarque notamment par la complexité de ses missions et de son étendue géographique.

I. Géographie et déploiement

L’opération Barkhane se concentre sur la bande sahélo-saharienne, soit une zone équivalente à la taille de l’Europe. Le Ministère des armées a mis en exergue « la stratégie sahélienne visant à ce que les Etats partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. » Pour ce faire l’opération Barkhane, volet militaire d’une approche globale comprenant également la question politique et le développement de la zone, est répartie sur cinq pays de la bande africaine. Ainsi le Mali, la Mauritanie, le Burkina-Faso, le Niger et le Tchad accueillent aujourd’hui les militaires français afin d’avancer vers une stabilisation régionale et d’entériner les différentes mouvances terroristes.

Actuellement dirigée par le Général de division Frédéric Blanchon, l’opération est activement épaulée par 5 000 soldats de la force conjointe du G5 Sahel(3). Afin de coordonner les opérations sur une zone vaste, le poste de commandement interarmées basé à N’Djamena (Tchad) est entouré de deux points d’appuis permanents, à Gao (Mali) et Niamey (Niger) et sept bases avancées temporaires. Ces différents postes d’Etat-major permettent l’articulation des hommes et des matériels déployés sur la zone. On ne décompte pas moins de 260 blindés lourds, 360 véhicules logistiques, 19 hélicoptères et 8 avions de chasse sur zone. Ce déploiement a permis en 2017 la neutralisation de 230 terroristes issus de six mouvances sur les différents territoires concernés. Le 30 juillet dernier, Florence Parly, Ministre des armées, soulignait lors de la passation de commandement, « les résultats remarquables obtenus » par nos forces armées ainsi que « l’évolution positive de la situation »[3].


Le processus de stabilisation du Mali et la formation des armées régulières sont reconnus comme une réussite par la communauté internationale. Réussite dont la portée est exacerbée par des conditions souvent extrêmement difficiles pour nos soldats. En effet, ils doivent s’accommoder des très fortes chaleurs, des tempêtes de sable et du besoin d’adaptation de certains matériaux en urgence pour y répondre.

II. Problématiques territoriales et ethniques

Le terrorisme été le facteur déclenchant l’intervention des troupes françaises, après la prise de pouvoir des djihadistes au Mali en 2012. En grande partie chassés depuis lors du pays, le travail n’est pas pour autant achevé. La menace, même amoindrie, demeure permanente, ce qui a inscrit l’opération dans la durée afin de parer à la résilience des groupuscules terroristes. L’année 2017 a été notamment marquée par des attaques contre la force G5 Sahel d’une rare violence. Même si ces dernières sont épisodiques, elles gardent nos forces en éveil, notamment avec des mesures de protections supplémentaires des matériaux et bases.

Le sujet n’est pas unique mais est centré sur de multiples problématiques, plus vastes que la menace terroriste. La pluralité d’ethnies et leur cohabitation, parfois difficile, constitue un autre sujet de sécurité majeur. Il s’est fait particulièrement fait ressentir au Mali ces derniers mois(4) entre les ethnies d’origine nomade et les ethnies de chasseurs. Ces tensions exacerbées créent une insécurité rampante et offrent un vivier de recrutement potentiel aux groupes djihadistes en perdition ainsi que des zones de passages pour différents trafics.

Ces problématiques récurrentes sont traitées par nos armées dans le cadre d’opérations de renseignement et d’interpellations, mais pas uniquement. La formation approfondie des armées et gendarmes locaux est fondamentale, afin qu’à terme, les pays situés sur la bande sahélo-saharienne puissent être de façon autonome garants de la sécurité de l’ensemble de leurs populations. La reconstruction et le développement des infrastructures et de certaines institutions sont également épaulés par les forces de l’opération Barkhane. L’exemple de la remise en état du pont de Tassiga essentiel pour la circulation terrestre des populations maliennes en est une bonne illustration. En participant à sa conception, le détachement du 25ème RGA a participé à la relance économique locale.

L’opération Barkhane est un modèle de la capacité de nos forces à se déployer sur de vastes zones tant au niveau géographique que démographique. Elle démontre également l’abnégation et la résilience de nos soldats éprouvés par des conditions particulièrement difficiles. Et comme le soulignait le Maréchal Foch « un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ». C’est pourquoi nous rendons hommage aux treize militaires tombés dans cette opération au service de la France.

In memoriam : 28 octobre 2014 - Adjudant Thomas Dupuy - CPA 10 29 novembre 2014 - Adjudant-chef Samir Bajja - 4e RHFS 27 août 2015 - Caporal Baptiste Truffaux - 21e RIMa 26 novembre 2015 - Sergent-chef Alexis Guarato - CPA 10 12 avril 2016 - Maréchal-des-logis chef Damien Noblet - 511e RT 12 avril 2016 - Brigadier-chef Michael Chauwin - 511e RT 12 avril 2016 - Brigadier Mickaël Poo-Sing - 511e RT 04 novembre 2016 - Maréchal des logis-chef Fabien Jacq - 515e RT 05 avril 2017 - Sergent Julien Barbé - 6e RG 18 juin 2017 - Caporal Albéric Riveta - 1er RCP 21 février 2018 - Adjudant Émilien Mougin - 1er RS 21 février 2018 - Maréchal des logis Timothé Dernoncourt - 1er RS 17 Octobre 2018 – Caporal Abdelatif Rafik – 14e RISLP

Aurélie OFFROY

Crédit photo : Fred MARIE, licence CreativeCommons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.0 Generic (CC BY-NC-ND 2.0) (lien original : https://goo.gl/m13KxA) (1) http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/defense/operations-militaires-exterieures-france-opex.html (2) Defense.gouv.fr

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