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PAROLES DE DÉFENSE

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Le porte-avions Charles de Gaulle, un outil exceptionnel de projection de puissance


« Plus que jamais, la défense de nos concitoyens commence au large, espace de liberté par excellence où s’affrontent aujourd’hui les stratégies des puissances étatiques » (1). C’est ainsi que l’Amiral Christophe Prazuck, Chef d’Etat-Major de la Marine nationale, présente les enjeux majeurs liés à l’aspect maritime de la défense nationale.

Afin d’assurer cette défense maritime et de permettre à la France de projeter sa puissance sur toutes les mers du globe, la Marine nationale dispose d’un outil hors du commun : le porte-avions Charles de Gaulle.

Conçu puis construit par Naval Group, leader européen du naval de défense, le Charles de Gaulle (numéro de coque R91) a été mis en service en 2001. Disposant de deux réacteurs nucléaires de 150 mégawatts chacun lui conférant une autonomie de plusieurs mois lors de son déploiement, l’unique porte-avions français s’érige en outil tactique indispensable pour nos forces.

D’une longueur de 262 mètres et d’une largeur de 64 mètres, le Charles de Gaulle correspond à pleine charge à 42 500 tonnes de fer et d’acier. A une vitesse maximale de 28 nœuds, soit environ 50 kilomètres par heure, il peut parcourir près de 1000 kilomètres par jour et ainsi répondre avec réactivité aux nécessités opérationnelles (2).

À ce jour, le porte-avions Charles de Gaulle, accompagné de 2000 marins, a déjà parcouru plus de trente tours du monde et réalisé 41 000 appontages (3) grâce à une technologie de pointe. Il contribue ainsi à maintenir à un haut niveau opérationnel la projection de puissance de notre pays, participe à la défense des intérêts et de la souveraineté de la France ainsi qu’à la dissuasion nucléaire si essentielle pour asseoir la puissance française au niveau international.

Le Charles de Gaulle : un aéroport flottant indispensable au déploiement stratégique des forces françaises

Le Groupé Aérien embarqué : la raison d’être du porte-avions

Le caractère massif du porte-avions Charles de Gaulle ainsi que la diversité de ses compétences et de ses missions tendent à faire oublier sa raison d’être : le décollage et l’atterrissage d’aéronefs en mer. Accompagné d’un Groupe Aérien embarqué (GAe) constitué d’une quarantaine d’aéronefs, le Charles de Gaulle permet ainsi à nos forces aériennes d’atteindre tous les objectifs situés à moins de 1000 kilomètres de toutes côtes (4). Grâce aux chasseurs, et notamment aux célèbres Rafale Marine, la France dispose d’une capacité de frappe importante. En effet, le Rafale Marine, avion produit par Dassault Systèmes, dispose d’une grande polyvalence et d’une capacité d’intervention à long rayon d’action.

Disposant de deux pistes de décollage à l'avant dotées de catapultes, d'une piste d'atterrissage à l'arrière (avec les trois brins d'arrêt), et de deux hangars de 4000 mètres carrés pour la maintenance, le Charles de Gaulle est rythmé par le Groupe aérien embarqué, qui, en plus des Rafale, est aussi constitué d’avions de guet aérien (Hawkeye) et de détachements d’hélicoptères (5). Cependant, malgré le concentré de technologie, il ne faut pas négliger le véritable défi relevé par les pilotes : poser leur avion sur une surface mobile équivalente à celle d’un terrain de tennis (6).

Un Rafale Marine à l’appontage sur le Charles de Gaulle © DASSAULT AVIATION / F. ROBINEAU (7)


Le Charles de Gaulle : des missions étendues et variées

Le porte-avions Charles de Gaulle détient un attirail complet d’outils et de compétences lui permettant d’assurer des missions étendues et variées. Se basant sur ses six objectifs (Connaissance – Anticipation – Prévention – Protection – Intervention – Dissuasion), ses missions essentielles sont la défense et la supériorité aériennes, les attaques au sol et à la mer, le soutien des troupes au sol, la reconnaissance tactique et stratégique, le renseignement, ainsi que la dissuasion nucléaire (8). Son champ d’action couvre donc un éventail très large absolument nécessaire au déploiement efficace des forces françaises et à la protection des intérêts de la France à l’international.

Pourtant, malgré ses systèmes de défense, le Charles de Gaulle resterait vulnérable sans sa garde rapprochée : le Groupe Aéronaval.


Le Charles de Gaulle et le Groupe Aéronaval : un « instrument politique et stratégique de premier plan »


Souvent présenté comme un « formidable outil militaire alliant puissance et souplesse », le Groupe Aéronaval (GAN) est composé du Charles de Gaulle, de son Groupe Aérien embarqué, mais également de l’ensemble des unités – frégates, sous-marin et ravitailleur – « qui l’escortent pour garantir sa totale liberté d’action et lui permettre d’agir en autonomie dans la durée » (9).

Ainsi, grâce aux moyens colossaux déployés à l’appui du porte-avions via le Groupe Aéronaval (nom de code « Task Force 473 »), le Charles de Gaulle est déchargé d’une partie de son autoprotection contre les menaces aériennes, sous-marines et de surface, ce qui lui permet de se concentrer sur sa mission principale avec son Groupe Aérien embarqué.

La composition du GAN varie selon les missions et la menace visée mais on y retrouve le plus souvent des frégates anti-aériennes, des frégates anti-sous-marines, un pétrolier ravitailleur et parfois même un sous-marin nucléaire d’attaque. D’ailleurs, dans de nombreuses opérations, il est désormais habituel de trouver une coopération internationale avec l’introduction de bâtiments alliés au sein du GAN. L’interopérabilité devient ainsi un enjeu majeur des années à venir.


Le Charles de Gaulle : un porte-avions du futur ?

Une refonte complète à mi-vie, « véritable défi industriel » (10)

Depuis près de dix-huit mois maintenant, le porte-avions Charles de Gaulle est au sec afin de subir une énorme révision technique appelée « refonte complète à mi-vie ». Il s’agit d’une modernisation sans précédent et d’une rénovation en profondeur pour adapter et accroître les capacités opérationnelles du porte-avions pour les vingt années à venir.

Véritable travail collectif réalisé en étroite collaboration entre les équipes de Naval Group, l’équipage du Charles de Gaulle et les équipementiers du secteur de la Défense, cette prouesse technique et technologique aura nécessité 4 millions d’heures de travail pour un budget initial d’1,3 milliard d’euros (11). Le maître d’œuvre unique d’ensemble de ce chantier hors normes est le géant Naval Group. Groupe industriel spécialisé dans l’industrie navale de défense, c’est une « entreprise de haute technologie d’envergure internationale » qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3,7 milliards d’euros en 2017. Dans un communiqué de presse du 8 novembre dernier, le maître d’œuvre a attesté de « rénovations sans-précédent [d’une] complexité inédite » (12) en ce qui concerne le chantier du Charles de Gaulle.

Marquant la clôture de la phase d’essais postérieure aux travaux, le Président de la République Emmanuel Macron a passé la nuit à bord du porte-avions le 14 novembre. Après une période d’entraînement opérationnel, le Charles de Gaulle sera donc à nouveau disponible début 2019 (13). Il va désormais « entamer sa remontée en puissance avant de retrouver son cycle opérationnel » (14), ce qui signifie que l’équipage s’acclimate progressivement aux nouveaux outils avant le départ en opérations.

Une technologie désormais adaptée aux enjeux opérationnels contemporains

Depuis la construction du Charles de Gaulle en 2001, l’univers technologique a connu des avancées considérables. Le porte-avions s’est donc trouvé face à la nécessité de « mieux voir, mieux comprendre, mieux agir » comme a pu le préciser le Vice-Amiral d’Escadre Jean-Philippe Rolland, Commandant de la Force d’Action Navale (15).

Il a ainsi été procédé à une modernisation du Centre Opérations (CO), cœur névralgique et poumon décisionnel du bâtiment, mais aussi à une vaste refonte des systèmes de combat, des installations d’aviation et des radars. Un des buts premiers de cette grande révision du porte-avions était de permettre le passage au « tout Rafale ». Il s’agissait de sortir du circuit les anciens avions Super-Etendard au profit d’une flotte exclusivement constituée de Rafale Marine F3. Cela permettra une maximisation de l’organisation à bord (maintenance et pont d’envol) avec un seul modèle d’avions, ainsi que l’accroissement sans précédent des capacités militaires françaises.

Cependant, malgré cet immense check-up, le Charles de Gaulle a une durée de vie limitée : il est question, d’une part de le remplacer et d’autre part, que la France acquière un deuxième porte-avions. La Ministre des armées, Florence Parly, a annoncé lors du Salon Euronaval de Paris le 23 octobre 2018, le lancement du programme de futur porte-avions qui succédera au Charles-de-Gaulle. Il débutera par une phase d’études de dix-huit mois (16). Il semble en effet que deux porte-avions soient nécessaires pour assurer la permanence opérationnelle du Groupe Aéronaval et éviter que la France se retrouve privée de porte-avions lors des révisions techniques, comme c’est le cas actuellement. Un second porte-avions permettrait ainsi à la France de disposer en permanence d’une capacité souveraine de projection de puissance nécessaire à la défense de ses intérêts sur toute la surface du globe.

CAMILLE PACOUILL

Crédit photo de couverture : Le porte-avions Charles de Gaulle, © Marine nationale

Sources :

Couverture : « Porte-avions Charles de Gaulle – le chantier de refonte », Cols Bleus, 20 mars 2017, sur : https://www.colsbleus.fr/articles/9425

(1) Amiral Christophe PRAZUCK, « Votre Défense commence au large », Cols Bleus, 4 novembre 2016. Consultable sur : https://www.colsbleus.fr/articles/9029

(2) (15) Reportage « Charles de Gaulle : porte-avions du futur », RMC découverte, novembre 2018, sur : https://www.youtube.com/watch?v=5M_q98y_Qp0

(3) (4) (6) Vidéo « R91 – Le porte-avions Charles de Gaulle », Marine nationale, 27 avril 2018, sur : https://www.youtube.com/watch?v=r1n1Cl0ZarI

(5) « Le Groupe Aérien embarqué », Marine nationale, sur : https://www.defense.gouv.fr/marine/dossiers/ban/le-groupe-aerien-embarque

(7) « Un premier Rafale F3 de série pour la Marine », Mer et Marine, 23/07/2009, sur : https://www.meretmarine.com/fr/content/un-premier-rafale-f3-de-serie-pour-la-marine

(8) « Groupe Aéronaval 3.0 – Amplificateur de puissance », Cols bleus, 2 février 2016, sur : https://www.colsbleus.fr/articles/7990

(9) (10) (11) (13) Naval Group, « Communiqué de presse du 8 novembre 2018 – le chantier de refonte à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle », Toulon, sur : https://www.naval-group.com/fr/news/refonte-a-mi-vie-du-porte-avions-charles-de-gaulle/

(12) « Le Président de la République Emmanuel Macron à bord du porte-avions Charles de Gaulle », Cols bleus, 14 novembre 2018, sur : https://www.colsbleus.fr/articles/11053

(14) (16) « La succession du porte-avions Charles de Gaulle est lancée », Capital, 24 octobre 2018, sur : https://www.capital.fr/economie-politique/florence-parly-lance-le-programme-du-futur-porte-avions-successeur-charles-de-gaulle-1312368

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