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PAROLES DE DÉFENSE

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L’engagement, un pas au service de la France

« Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle manquerait ».

La première partie de cette citation de mère Teresa sert malheureusement de justification à bien des manquements. Pourquoi faire un effort écologique, humanitaire, social ou financier individuel ? Quel pourrait-être notre impact personnel sur la situation globale ? Pourtant il demeure des irréductibles, ayant choisi d’entendre ces paroles dans leur ensemble. Tantôt décriés, tantôt applaudis, ils sont tous des acteurs de changement et leurs « gouttes » sont devenues essentielles pour nourrir l’océan dans lequel nous vivons collectivement. Nombre d’entre nous ont le sens du service et mettent au centre l’idée de l’intérêt général et du collectif. Mais beaucoup s’interrogent, comment se rendre utile ? Où mettre au mieux à profit ses acquis ? Comment offrir aux autres et sous quelle forme ?

La situation extraordinaire que vit le monde actuellement, créant un précédent en temps de paix, interroge d’autant plus quant à ce sujet. Le confinement ne doit pas être et demeurer une prison des esprits et des corps. Il doit permettre à chacun de prendre le temps de s’interroger, de répondre aux questions en suspens et de faire le point. Nous ne pouvons que constater, par la voie médiatique, celle des réseaux sociaux et de nos proches, que la question de l’engagement revient sans cesse. Car c’est bien l’engagement d’un nombre incommensurable d’individus, en commençant par le personnel soignant, qui permet à notre pays et à chacun de ses concitoyens d’affronter cette période aussi délicate qu’inédite. Des balcons à nos postes de télévision, le rappel est omniprésent.

Il est pourtant de notre devoir de ne pas oublier la multitude d’autres engagés, qui sortant du corps médical, améliorent le quotidien de centaines de personnes. Qui plus est, le sens du service ne doit pas uniquement ressortir lors d’une période d’une exceptionnelle gravité, à l’instar du lendemain des attentats de 2015, mais aurait intérêt à devenir le fil rouge de notre vie personnelle et citoyenne.

Or, si aujourd’hui nombre de français s’interrogent sur leur capacité à se mettre au service des autres, j’ai décidé de donner la parole à celles et ceux qui sont engagés sans concession ni limite d’aucune sorte au service de la collectivité. Qu’ils soient infirmiers, pompiers, bénévoles, militaires ou policiers, chacun d’entre eux a décidé de mettre à profit ses compétences. Leur abnégation nous oblige, elle est un parfait exemple d’humilité et de sens du bien commun.

Faire le portrait de ces femmes et de ces hommes ayant les intérêts vitaux de la nation et le sens du bien commun à cœur donne la mesure de leur engagement. Il permet à chacun de nous d’y puiser des exemples, de trouver des pistes pour se rendre utile, d’observer un prisme plus important d’opportunités. Car donner c’est enfin recevoir énormément, se perfectionner, développer des compétences et des qualités qui auront autant de répercussions sur notre vie professionnelle que personnelle. Donner la parole à ceux qui sont déjà engagés permet à chacun de mettre ces différents sujets en exergue.

D’un point de vue tout à fait égoïste, le terme servir me renvoie aux armes. A ceux qui ont fait le choix d’une carrière tournée vers leur drapeau. Aux militaires, pompiers et policiers qui sont majoritairement mis en lumière pour les mauvaises raisons dans les temps de déchirement. Ces hommes qui pourtant, avec humilité et discrétion accomplissent des actes remarquables, travaillent au quotidien au service de chaque citoyen de notre cité. Ils sont la pierre angulaire de notre confort quotidien. En les côtoyant, étant moi-même engagée, j’ai pu observer les ingratitudes du métier, j’ai alors cherché à comprendre ce qui demeurait un facteur de motivation et si avec les années, la notion du service était toujours évidente. Du canonnier de première classe à l’officier, de l’infirmière au pompier, de l’institutrice au volontaire d’ONG les réponses varient, mais l’engagement et l’implication demeurent les mêmes. Ils ont signé pour servir et gardent cette idée au cœur même de leur quotidien.

En échangeant avec ces individus de tous horizons, ayant en commun de s’être engagés personnellement ou professionnellement, des idées centrales se sont détachées. L’investissement est probablement ce qui en est le plus ressorti.

Ainsi Marie, infirmière m’a confié « qu’être investie au quotidien auprès des patients et du reste du personnel soignant avait apporté un sens nouveau » à sa vie. Philippine, bénévole dans une association caritative a appuyé ce propos en affirmant que « l’investissement est essentiel, il pèse parfois quand nous sommes confrontés à des situations de détresse absolue, mais il donne un sens nouveau à chaque chose et permet de mieux réfléchir nos vies, même en dehors des actions sociales de l’association ». Cet investissement a été soulevé par toutes les personnes consultées, jamais comme un fardeau mais toujours exclusivement comme une chance, notamment une chance de gagner en maturité et en ouverture d’esprit. Ainsi le première classe Nicolas a souligné que son investissement lui avait offert « l’amélioration de sa vie professionnelle » car l’armée « à travers ses formations, offre un dépassement de soi-même physique et moral important ».

Cette idée ouvre alors encore de nouvelles interrogations. L’engagement à servir les autres permettrait-il fondamentalement de mieux se servir soi-même par l’investissement à offrir, le dépassement de soi et la sortie de sa zone de confort ? C’est en tout cas dans ce sens que Cécile, volontaire à la Croix rouge l’entend. Elle considère que son engagement « en tant que bénévole à la Croix rouge constitue une véritable école de la vie. J’y ai développé de nombreuses compétences, j’y ai été confrontée au réel de la misère parfois violente. Mais j’ai surtout pris confiance en moi et j’ai développé des qualités humaines fortes comme l’écoute, la neutralité, l’impartialité et la confiance dans l’autre ». Iman, quant à elle, bénévole à la Protection Civile de Paris Seine, partage ce sentiment et confie que « l’engagement fait partie de mon quotidien dans la mesure où j’ai pu être confrontée à des missions identiques lors de prompt secours. Ça m’a de plus permis de grandir et de développer une capacité à prendre plus sur moi-même ».

Ils ont fait le choix de servir car ils sont teintés d’un altruisme sincère, d’une histoire de famille forte ayant influencé leur choix ou encore empreint de l’idéal d’une société moins tournée vers l’entre soi. Le lieutenant François me confiait en ce sens sa fierté. « Dans ma famille à chaque génération, un militaire s’est succédé afin d’honorer sa patrie et ses aînés. Je ne peux cacher la fierté d’avoir reçu mon sabre d’officier des mains de mon père et de poursuivre cet engagement familial. Je ne peux non plus cacher la fierté que j’aie chaque jour d’être entouré de militaires si pleins d’abnégation et de don de soi envers une institution de sacrifices dédiée à notre pays ». Le première classe de réserve Hugo complète cette idée en confiant avec pudeur que « mon engagement dans la réserve est pour moi une forme de service militaire, le but premier étant de vouloir soulager l’active. Ils nous protègent toute l’année. Alors prendre leur garde, notamment à Noël, pour les renvoyer dans leur famille est une bonne chose. Je pense aussi à mes grands-pères qui ont pris les armes pour défendre leur famille et leurs concitoyens, pour honorer leur mémoire je souhaitais porter le treillis ». Julie enfin ne regrette pas l’idéalisme dont elle a fait preuve il y a huit ans quand elle est devenue professeure des écoles « je constatais une fracture énorme dans notre pays. Des enfants ont la chance de manger tous les jours à leur faim, de pratiquer des activités physiques et artistiques variées et d’avoir un soutien intellectuel énorme. A l’inverse d’autres enfants ne trouvent ces bienfaits qu’à l’école. Or l’école de la République est aujourd’hui fracturée entre zones pauvres et riches, je souhaitais sincèrement m’engager à renverser ce déséquilibre et je ne regrette pas d’y travailler chaque jour ». Pierre-Emmanuel, président de Paroles de défense et guide scout, insiste sur cette volonté de servir, « s’engager c’est sortir de sa zone de confort par la volonté d’accomplir de grandes choses au service d’une cause qui nous est chère. C’est l’expression suprême de la volonté altruiste, se donner sans réserve, sans attendre de recevoir ». Eloi, volontaire dans une ONG intervenant dans des zones à risques, complète cette idée en expliquant que « s’engager c’est mettre son corps et son esprit, pour un temps plus ou moins long, au service d’une idée qui nous est supérieure. C’est participer à la réalisation d’une œuvre en lui prêtant nos capacités humaines, croire en quelque chose et oser s’y consacrer ».

J’ai également noté à diverses reprises que l’engagement et le service dépassaient souvent le but initialement recherché. Au-delà d’aider les personnes visées par un service public ou une action ciblée, l’engagement touche au cœur ceux qui y participent et débordent sur leurs familles et proches. Le brigadier Simon en parlant de son engagement a à cœur d’affirmer que ce dernier est « un investissement moral, physique et social pour l’institution dans son ensemble mais également envers mes frères d’armes. Ce que j’ai pu personnellement évaluer lors de mon opération extérieure en Afrique il y a deux ans, durant laquelle nous étions dévoués les uns aux autres pendant quatre mois ». Coralie, réserviste en gendarmerie et membre engagée de Paroles de défense exprime le fait que pour elle l’engagement « relève entièrement de la morale, c’est accepter de se lier sciemment, et de défendre ce lien quoi qu’il en coûte. Il est essentiel de donner le meilleur de soi-même et d’accepter des potentiels sacrifices afin de rester volontaire et de préserver la valeur de son engagement ».

Ecouter celles et ceux qui travaillent pour l’intérêt collectif nous apporte énormément. Tout d’abord sur le plan de l’humilité, ils sont dévoués mais pas une fois ne mettent en avant la valeur de leur service. Cela démontre aussi que l’engagement peut prendre des formes extrêmement variées. Que l’activité professionnelle n’y est pas forcément liée, même si elle peut être au centre du service. Que chacun d’entre nous enfin peut servir et être utile. Nous devons, chacun à notre niveau, pouvoir sortir de cette forme de léthargie qui consiste à attendre de l’action publique toutes les avancées significatives dont la société a besoin. Chacun à son échelle peut être la petite goutte dont l’océan a tant besoin. L’investissement, l’abnégation, la volonté doivent revenir au cœur de nos actions afin de pérenniser un modèle sociétal dans lequel chacun aura sa place. Ainsi nous ne pourrons plus parler de laissés pour compte ou d’oubliés de la République. Chacun est alors capable de s’engager, à sa hauteur et ainsi faire un premier pas au service de la France et du bien commun.

Aurélie OFFROY

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